QUAND PARTEZ VOUS?


LAFAYETTE
Mercredi 6 novembre 2019
Aujourd’hui nous comptons découvrir les environs de Lafayette, le bayou et les petites villes aux alentours.
Nous choisirons d’aller au village Acadien du dix-neuvième siècle aménagé sur les rives d'un bayou qui a été reconstitué à Vermillion ville, en ayant par la même occasion appris leur l'histoire...





Les Acadiens étaient tout d'abord des français originaires principalement du Poitou mais aussi de Normandie ou de Bretagne. Aidés par les Indiens Micmacs, ils se sont installés à partir de 1604 en Nouvelle France ou Acadie (aujourd'hui au Canada -Nouveau Brunswick, Nouvelle Écosse- et le nord du Maine) La France et l’Angleterre se sont déchirées pendant des années pour ses territoires et en 1713 est signé un traité où l'Angleterre obtient le territoire de la Nouvelle Écosse. Après une période de tolérance, ils décident en 1755 de mettre en œuvre le Grand Dérangement : la déportation de 10 000 Acadiens dont beaucoup périrent.
On a commencé a appeler les Acadiens "Cadiens" à la Guerre de Sécession. Les "Yankees" qui brulaient les fermes ont raccourci leur nom. C'est devenus un terme péjoratif pour certains, désignant une population illettrée et pauvre.





Depuis 1970 l’ancienne génération s’autorise à nouveau à parler français avec des expressions aux accents québécois après qu’une loi leur est interdit de le parler aux alentours de 1910. A présent, chacun cherche à retrouver cet héritage et le français est à nouveau enseigné dans les écoles.







Au village, nous faisons la connaissance de Christophe Bienvenu qui nous accueille…en français, et nous parle du village et de l’histoire de sa famille. Au fil de la conversation, il nous conseillera des lieux à voir, notamment une soirée cajun qui a lieu le soir même au Blue Moon café. Pourquoi pas…

Nos partirons ensuite à Breaux Bridge sur les bords du Lake Martin avec l’idée de faire une balade sur le bayou, même si comme d’habitude nous n’avons rien réservé ! Mais nous faisons confiance au hasard depuis le début alors continuons !
Arrivés sur les bords du lac, nous commençons par nous installer sur un ponton, histoire de manger un peu tout en imaginant quelques alligators dans les eaux sous nos pieds… L’endroit est vraiment magnifique et calme et nous apprécions l’instant.

Sur une cabane, seule une banderole signale une éventuelle société mais personne aux alentours hormis une femme seule assise à côté. En m’entendant parler français, elle m’aborde alors et la conversation s’engage. Pascale est française et vit à Chicago depuis vingt ans, mais étant tombée amoureuse de la région, son rêve est de pouvoir s’installer ici et d’y ouvrir un Bed and Breakfast. Véritable amoureuse de la Louisiane, elle nous parle de l’histoire avec une immense passion.
C’est une fervente défenderesse des Acadiens et de la région. Elle sait faire partager ces lieux et les anecdotes et met de la ferveur dans ses mots, loin des clichés habituels. Un échange convivial, spontané et naturel qui fait du bien. Pascale se propose alors d’appeler pour nous afin de savoir si une excursion est organiser aujourd’hui sur le lac.

Il s’avère qu’un bateau qui doit venir pourra peut-être avoir des places de libre et nous attendons donc tout en parlant sans fin. Vers 15h, nous pouvons enfin embarquer avec un groupe de trois espagnols et plusieurs autres français dans lequel une femme se trouve être d’Annecy !
Pascale qui a déjà fait cette balade plusieurs fois nous accompagne et se fera notre guide pendant les heures magiques de l’excursion avec notre Crocodile Dundee local, Shown.
















Le circuit durera deux heures et je crois avoir fait plus d’une centaine de photos. Le calme, la beauté des lieux, le soleil, les animaux, en font un lieu vraiment extraordinaire, à l’abri du tumulte et du temps qui passe.
Nous rentrerons alors que le soleil commence à se coucher mais Pascale nous propose alors de nous faire découvrir Breaux Bridge, le lieu où elle loge et appelle des amis musiciens, dont un primé seize fois, afin de savoir s’ils jouent ce soir. Malheureusement pour nous, aucun concert n’a lieu avant le lendemain. Nous nous quittons vers 18 heures avec un pincement au cœur en échangeant nos coordonnées et en se promettant de garder contact.




Ayant trouvé un hôtel, nous choisissons à présent de nous rendre au Blue Moon pour y finir la soirée. L’endroit est vraiment typique et encore un peu désert mais quelques mots en français attirent nos oreilles et nous commençons à discuter avec Bruno et Jo un couple originaire du centre ouest de la France.
SOIRÉE AU BLUE MOON

Au fil des minutes, les rencontres se font, sans artifice, mêlant les cadjuns aux touristes et la salle se remplit alors que la musique du groupe emplit l’espace. Je me lance sur la piste avec un homme originaire d’Alaska qui voyage lui aussi à travers le monde.
Nous retrouvons un groupe de français que nous avions croisé le matin à Vermillion ville et parlons sans fin tout en échangeant nos coordonnées. Marie qui vient de Normandie, et Myriam qui est installé depuis 20 ans en Californie et y tient un restaurant "BLACK SHEEP" Peut-être irons nous manger dans le restaurant de Myriam si nous repassons à Los Angeles…





Mais même les plus agréables rencontres voit la fin de soirée arriver et nous rentrons aux alentours de 22 heures pour dormir un peu ! Cette journée a vraiment été pleine de rencontres et a ressemblé à ce que nous espérions de ce voyage : imprévu, simple, dépaysant et où le contact se fait sans peur ni à priori.
Jeudi 07 Novembre 2019
Aujourd’hui direction La Nouvelle Orléans mais avec des arrêts sur le chemin Saint Martinville, New Iberia… tout autant de jolies petites villes où nous nous arrêtons le temps de parcourir le centre historique et marcher sur les traces de l’histoire des cajuns en Louisiane.



Nos partons ensuite vers Saint Martinville et à nouveau nous nous arrêtons à son église de Saint Martin des Tours et nous prenons aussi le temps de nous installer près de l’église et d’un chêne magnifique afin de faire une petite vidéo pour Kayo qui nous l’a demandé pour la diffuser le jour de l’arrivée de son père en vélo à Austin.


La route continue et nous laisse apercevoir de superbes plantations et des arbres vraiment magnifiques typiques de la Louisiane. La prochaine étape est New Iberia, une petite ville, qui possède encore des maisons datant de la période des plantations, notamment le long du bayou Teche. La maison "Shadows on the Teche", érigée entre 1831 et 1834 par un riche planteur de canne à sucre, est située sur les bords du bayou Teche dans le quartier historique.
Mais nous ne pouvons pas nous arrêter à chaque plantation car le prix des visites est assez dissuasif et nous préférons nous concentrer sur une en particulier : Oak Halley, que nous verrons demain.


Les routes que nous avons prises nous ont vu longer un nombre infini de champs de canne à sucre et bien sûr les immenses usines que nous croiserons souvent mais puisque nous sommes à New Iberia et qu’il s’avère qu’elle est la capitale mondiale de la canne à sucre et qu’il reste le plus vieux moulin à riz, nous décidons d’aller voir à quoi cela ressemble…


Pour 6 dollars, une dame âgée qui tient la boutique juste à côté, nous accompagne pour la découverte ! Il s’avère qu’elle est une cadjun et qu’elle parle donc français avec un accent canadien bien évidemment. Cela facilitera grandement la discussion. Au final, l’usine ne ressemble plus à grand chose et semble plutôt proche de la fin. Notre « guide » nous explique que leur production est tenue au rythme de la récolte du riz et qu’ils fabriquent aujourd’hui uniquement pour une distribution locale. Cette découverte nous prendra à peine quinze minutes mais nous donnera aussi l’occasion de discuter de son enfance et de cette langue qu’elle n’avait pas le droit de parler !




Ce n’est que vers la fin de l’après midi que nous arriverons à La Nouvelle Orléans. Mais l’hôtel que nous avons réservé se trouve être dans un quartier qui ne nous rassure pas vraiment. Il ne faut pas oublier que cette ville a déjà eu le taux de violence le des plus élevés aux États-Unis, et pauvreté est fréquemment associée à criminalité ! Mais ce n’est que dans certains quartiers… Disons juste que nous n’avons pas choisi le meilleur pour ce soir !
Vendredi 8 novembre 2019
Direction le Quartier Français. Mais avant de visiter quoi que ce soit nous nous posons pour réserver un autre hôtel. Et là oh surprise : nous sommes le week-end et le moindre prix de motel atteint des sommets ! Il est pourtant hors de question que nous mettions trois cent euros pour une nuit dans un quartier sympa ! La décision est simple, nous reviendrons en semaine quand les prix auront retrouvé la raison et partons pour la plantation de Oak Alley et Baton Rouge sans attendre.
Nous prenons les nationales en espérant longer le Mississipi même s’il est, la plupart du temps, à présent bordé de levées de terre de plusieurs mètres. La Louisiane s’enfonce peu à peu dans les eaux du Golfe et a déjà perdu près de 5 000 km2 au cours des 80 dernières années.
Nous nous arrêterons enfin à la plantation Oak Alley qui était appelée "la Grande dame de la Great River Road". Avec son « manoir » datant d'avant la guerre de Sécession et les dix hectares qui l'entoure, elle est l’une des rares plantations à avoir aussi bien résisté aux ravages du temps et à avoir conservé son faste et son élégance d’antan.
La plantation possède cette fameuse allée de chênes tricentenaires tellement magnifiques que je voulais absolument voir et le peu de monde permet encore quelques photos magnifiques. Mais au-delà de la beauté du lieu, il y a cette histoire liée à l’esclavage et la visite nos laisse entrevoir les conditions de vie de cette époque.












Nous verrons ensuite d’autres plantations sur notre route mais 25 dollars par personne ont tendance à limiter les visites !

